FARM FORUM LE BLOG

Passion

02/10/2024

L’épopée formidable de la restauration d’un 1455 IH

Né dans les champs de Normandie, bercé par le ronronnement des moteurs agricoles, Thomas Viard a toujours rêvé d’avoir son propre tracteur. 

UN CADEAU D’ANNIVERSAIRE HORS DU COMMUN 

En mars 2019, le rêve devient réalité. Sous l’oeil expérimenté de son grand-père, Thomas commence à faire ses armes en mécanique sur un vieux 833, un modèle robuste de son époque. Il croise alors le chemin de Florian Bourcy, un virtuose de la rénovation de tracteurs. Il se prend alors de passion pour cette activité. 

Photo de Thomas Viard devant son tracteur 1455 IH

Thomas déniche un jour le tracteur parfait, un 1455 avec un « moteur à refaire », mais le destin semble lui jouer un tour quand une semaine plus tard, il apprend que le tracteur est déjà vendu. 

Cependant, le jour de son anniversaire, le 14 mars, une surprise de taille l’attend pourtant à la ferme. Appelé à la rescousse pour soigner une bête malade, Thomas découvre un 1455 dans la cour – un cadeau inattendu de son père. « Ce tracteur n’est pas seulement beau, il a une présence, il incarne tout ce que je cherchais » confie Thomas. 

De néophyte à expert 

Avec peu de bases en mécanique, Thomas se lance dans la réfection de son 1455. Avec l’aide précieuse de son ami Florian, un duo dynamique se forme pour ressusciter le colosse d’acier. Sur son temps libre, pendant quatre ans, il travaille d’arrache-pied. « Le moteur était catastrophique ; le turbo avait explosé, l’huile fuyait partout, le serrage était total » raconte Thomas avec un brin de nostalgie pour les difficultés surmontées. 

Un chantier titanesque 

La métamorphose du tracteur a commencé par un nettoyage, suivi d’un diagnostic minutieux pour cibler chaque réparation nécessaire. Thomas a confié la lourde tâche de réhabilitation du moteur à Florian pour une cure intensive de sept mois. 

Le processus s’est poursuivi par un sablage minutieux, confié à des mains expertes et par le ponçage du châssis que Thomas a réalisé lui-même durant une semaine. 

L’état du 1455 avant l’arrivée
à la ferme familiale. Il est resté
comme cela pendant 10 ans.
L’état du 1455 avant l’arrivée à la ferme familiale. Il est resté comme cela pendant 10 ans.
7 mois plus tard, le moteur
est complètement refait et
le coupleur – caractéristique
des 1255 et 1455 – et
l’embrayage sont changés.
7 mois plus tard, le moteur est complètement refait et le coupleur – caractéristique des 1255 et 1455 – et l’embrayage sont changés.

Le challenge des pièces d’origine 

Trouver des pièces d’origine pour son 1455 a été une quête. Parmi les épreuves, la pièce de résistance fut sans doute la conduite de turbo, un composant crucial qui a suspendu les travaux pendant un mois entier. 

Thomas n’a pas hésité à aller chercher en Allemagne ce dont il avait besoin, les marquages, notamment, lui permettant de parfaire l’esthétique du tracteur. 

Un tracteur comme neuf 

Dernière étape du processus, la peinture a redonné au tracteur son allure d’origine. Avec ses couleurs originales, le tracteur n’est pas seulement un outil de travail complémentaire ; il est aussi le symbole de sa passion. Doté désormais de 160 chevaux sous le capot, contre les 145 initiaux, et d’une cabine XL parmi les premières du modèle, le tracteur est prêt à reprendre du service au milieu des autres machines. 

Seule concession à la modernité, un siège confort, des LED, et de plus grands rétroviseurs. Ce 1455 ne fait pas ses 9 600 heures. 

Une machine, un héritage et un projet d’avenir 

Plus qu’une restauration, le 1455 de Thomas a représenté un chemin qui lui permet de perpétuer la tradition familiale, tout en construisant son futur, pour un jour reprendre la ferme de son oncle et de sa tante. 

Retour en Normandie, premier tour de roue 10 ans plus tard. La taille particulière du porte masse et du pont avant 8 goujons indique qu’il s’agit d’un modèle de 1983, premier modèle avec la cabine XL – à partir de 1984 la taille du porte-masse et du pont avant a été augmentée pour un lestage plus important.