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18/11/2024
Gérer la ressource hydrique face à la sécheresse croissante
Par la chaire partenariale Eau, agriculture et changement climatique.
En réponse à l’urgence du dérèglement climatique, l’Institut Agro et l’Inrae ont lancé, en juillet 2022, la chaire partenariale Eau, agriculture et changement climatique (EACC). Ce projet doit explorer, pendant quatre ans, des solutions concrètes pour une meilleure gestion de l’eau dans les territoires.
Chaire EACC : enjeux et acteurs
La chaire partenariale EACC rassemble 9 membres (entreprises, collectivités, associations) et les instituts de recherche et de formation du Grand Sud de la France (Occitanie, Sud PACA, Auvergne-Rhône-Alpes).
En effet, ces territoires sont particulièrement menacés, avec une augmentation des températures moyennes supérieure de 50 % à la moyenne globale et une hausse de + 2°C par rapport au début du XXe siècle.
L’agriculture en subit les conséquences de plein fouet. Les projections de précipitations et d’évapotranspiration potentielle impliquent un renforcement structurel des déficits hydriques agricoles au 21e siècle.
Des objectifs et approches ambitieux
Les principales missions sont le partage de connaissance, et l’innovation dans les sites et territoires. L’objectif est de parvenir à une gestion optimale et un partage équitable de l’eau, de manière intégrée et écologique.
L’initiative vise à évaluer et anticiper les besoins en eau ou encore étudier le potentiel de réussite des projets de réutilisation d’eaux usées traitées pour l’agriculture. Elle ambitionne également de permettre l’augmentation du stockage de l’eau dans les sols et sous-sols.
Des actions concrètes…
L’année de son lancement, la chaire a mis en oeuvre plusieurs actions, telles que la supervision de stages d’ingénieurs agronomes et de masters en sciences de l’eau. Elle a co-organisé des séminaires et des colloques, en collaboration avec la Chaire AgroTIC(1), le réseau REUSE(2) INRAE et la SCP(3) .
En 2023, un important colloque a rassemblé 500 participants autour de la prospective participative pour la gestion de l’eau. L’engagement se poursuit en 2024, avec, notamment, une excellente étude sur l’optimisation du stockage de l’eau dans les sols agricoles de la métropole montpelliéraine, menée par quatre étudiantes de l’institut Agro Montpellier.
Salomé Schneider, animatrice de la Chaire partenariale, indique que ce travail « met en lumière le concept émergent d’hydrologie régénérative » qui est la science de la régénération des cycles de l’eau douce par l’aménagement du territoire. Salomé a montré que les aménagements qui favorisent le stockage de l’eau (bandes enherbées, mare tampon, bassin d’infiltration, fascine, haie, fossé-talus, noue d’infiltration…), ainsi que les pratiques (apports de matière organique, couvert végétal, paillage, agriculture syntropique, agroforesterie, keyline design, agriculture de conservation des sols, pâturage tournant dynamique…) sont relativement bien connus par les agriculteurs.
Cependant, « un écart est révélé entre la connaissance des pratiques et leur réelle mise en œuvre », car, malheureusement, « la conscience du fait qu’elles permettent de maximiser le stockage de l’eau dans les sols n’est pas encore présente ».
Elle ajoute que
« l’étude souligne l’importance de la collaboration entre les différents acteurs et met en avant la nécessité d’avoir des sites pilotes ou des démonstrateurs pour promouvoir et optimiser les pratiques de gestion de l’eau dans les sols ».
À la fin octobre, une conférence REUSE EUROMED 2024 s’est tenue à Montpellier sur les défis et solutions de la réutilisation des eaux usées et des eaux non conventionnelles en Europe et autour de la Méditerranée.
(1)Chaire AgroTIC, dédiée à l’agriculture numérique et portée par l’institut Agro Montpellier et Bordeaux Sciences Agro. (2) RE-USE : fait référence à la pratique de traiter et de réutiliser les eaux usées pour divers usages, y compris l’agriculture, l’irrigation urbaine et l’industrie. (3) Société du canal de Provence.