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Passion

27/05/2025

À 17 ans, il redonne vie à un IH 624 : l’histoire d’un passionné

À 17 ans seulement, Simon, originaire de la région de Maîche, a relevé un sacré défi : restaurer intégralement un tracteur IH 624, avec passion, persévérance… et quelques nuits blanches. Portrait d’un jeune passionné qui prouve que la relève agricole est bel et bien assurée.

Simon suit un Bac Pro CGEA (Conduite et Gestion d’une Exploitation Agricole) en alternance. Très tôt, il se familiarise avec les machines agricoles grâce à ses voisins, son père et son grand-père, tous amateurs de vieux tracteurs. Le rouge IH ne lui est pas inconnu : Case IH est omniprésent dans sa région, et un concessionnaire se trouve à deux pas.

Quand le bouche-à-oreille déniche les bonnes affaires

Le tracteur, IH 624, Simon l’a déniché grâce au bon vieux bouche-à-oreille. Après un coup de fil et une visite dans une cour de ferme, il est reparti avec un modèle usé ( carrosserie et mécanique fatiguée ) mais fonctionnel. Mais le moteur, lui, avait déjà été refait. Un bon point de départ pour une première restauration.

État du tracteur 624 IH lors de son achat

Le tracteur après un bon nettoyage, fraîchement acquis.

À peine le tracteur rentré dans l’atelier, la restauration commence : 3 mois de travail acharné, menés en parallèle de ses études. Pas facile de jongler entre les cours, les traites du matin et… la peinture de nuit. « On finissait parfois à 3h, et à 5h on était debout pour traire ! Mais quand on est passionné, on compte pas. »

Il lui aura fallu trois mois pour redonner vie à ce IH 624, en alternant démontage, ponçage, peinture et remontage, souvent avec l’aide de deux copains et de son père.

Juin 2024 – Désaccouplement du tracteur pour remplacement de l’embrayage usé.

Juin 2024 – désaccouplement du tracteur pour remplacement de l’embrayage usé. Changement également du joint spi moteur, en raison d’une importante fuite d’huile.

Restauration : les grandes étapes

La restauration de l’IH 624 ne s’est pas faite en un jour. Entre démontage méticuleux, mécanique exigeante et finitions soignées, chaque étape a demandé rigueur et débrouillardise :

  • 24 février 2024 – achat du tracteur : le point de départ d’un projet ambitieux.
  • La restauration mécanique : démontage de l’embrayage et remplacement des joints spi moteur.
  • Retrait de la cabine : trop rouillée, trop lourde, elle abîmait les ailes et n’était pas du goût de Simon. Il opte pour une version « plein air », plus fidèle à l’esprit d’origine.
  • Démontage complet : capot, ailes, bras de relevage…
  • Grand nettoyage : passage au karcher, dégraissage en profondeur. À ce stade, il ne reste que le châssis et les jantes. Le squelette du tracteur.
  • Peinture des pièces : dans une cabine improvisée avec des bâches, Simon entame la peinture des petites pièces, puis du capot et des ailes neuves.
  • Remontage général : une phase exigeante. Avec l’aide de deux amis, de photos et de tutos, Simon revisse chaque élément à sa place.
  • Jantes et finitions : ponçage et peinture des jantes, rebranchement du tableau de bord, des feux, du démarreur… jusqu’au capuchon du volant et à la nouvelle calandre ornée du logo Case IH.

« Le moment le plus satisfaisant ? Coller le nom du modèle. Là, j’ai réalisé que c’était fini. »

Sablage et peinture des pièces du 624 IH
Ponçage, débosselage du capot, puis dégraissage en préparation de la mise en peinture.

Sablage et peinture des pièces du 624 IH. Ponçage, débosselage du capot, puis dégraissage en préparation de la mise en peinture.

Le conseil de Simon

Simon reconnaît qu’il partait sans grande expérience en restauration, mais qu’avec de la volonté, on apprend tout : « Il faut juste oser. Même sans matériel de pro, avec peu de moyens, on peut aller loin. »

Il a aussi pu compter sur une communauté bienveillante, en particulier les forums IH, et sur les conseils de son père et de son ami Valentin, lui aussi restaurateur passionné.

Tracteur remonté et prêt à reprendre du service.

Simon rêve déjà d’un Case IH 1455, modèle mythique pour tout passionné. Mais avant, il envisage de s’attaquer à un 956, histoire de monter en puissance étape par étape.

« Il ne faut pas avoir peur de se lancer. Tout s’apprend. Celui qui veut vraiment, peut tout faire. »

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