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Parcours
16/09/2025
France versus Ukraine : une approche différente
Associé avec son frère et un agriculteur voisin, Florent Renard s’épanouit dans le changement, la nouveauté et la technologie embarquée. Ce passionné d’agriculture n’hésite pas à s’investir dans des projets parfois audacieux.
Florent Renard incarne la réussite même s’il reste infiniment humble et discret sur le sujet. Très jeune, il se forme à l’agriculture en tant que salarié de l’exploitation agricole de sa mère à Mennouveaux en Haute-Marne. Deux ans plus tard, en 1996, il s’installe sur une ferme voisine, investit dans son premier tracteur Case IH et développe en parallèle une entreprise de travaux agricoles. En 1997, son frère Allan le rejoint.
Ensemble, ils gèrent l’exploitation familiale conduite en prestation et cultivent au total 250 ha : principalement du blé, de l’orge et du colza. En 2004, Allan reprend à son tour une exploitation agricole qu’il décide d’intégrer dans l’organisation déjà existante. De là, les deux frères s’associent avec Jean-Paul Kihm, agriculteur à Rochefort-sur-la- Côte. Leur objectif : mutualiser tout leur parc matériel et conserver la gestion de leur propre structure. Cette association marque la naissance d’une longue liste de projets communs.

Entre France et Ukraine : deux visions agricoles
En 2005, lors d’un voyage d’études, Jean-Paul Kihm découvre l’Ukraine. Le climat y est certes plus difficile qu’en France (plus sec et chaud l’été et très froid l’hiver), mais le sol y est très fertile (tchernoziom, terres noires à bonne réserve hydrique). Ni une ni deux, les réflexions fusent autour de la possibilité d’exploiter dans ce pays. Après avoir obtenu un accord de financement, l’équipe Renard-Kihm se renforce avec deux autres associés et se lance dans l’aventure. Elle trouve un ancien kolkhoze à l’abandon situé au sud-est de l’Ukraine. Seules quelques personnes travaillent sur place. Sur les 20 000 ha de l’exploitation, deux tiers sont en friche. Le soviétisme a laissé des traces encore visibles, malgré son abolition en 1989. Difficile dans ces conditions de passer d’un régime communiste à un autre système. Mais la persévérance et la détermination des quatre associés auront gain de cause.
« Au départ, notre intégration a été compliquée. Maintenant, nos relations sont bonnes. Nous embauchons environ 80 personnes, rémunérées à un salaire convenable, souligne Florent. Nous pratiquons une agriculture extensive avec des cultures peu risquées : blé, colza, tournesol, orge et blé dur. Notre approche diffère de celle appliquée en France.Nous disposons de beaucoup de surface, mais la marge est très faible ».
Sur place, l’exploitation comprend onze tracteurs Case IH de 180 à 400 ch et sept moissonneuses-batteuses Axial-Flow® 9240. Le matériel est renouvelé sur un laps de temps plus long qu’en France : 12 000 à 15 000 heures au compteur pour le tracteur et 5 000 à 6 000 heures pour la moissonneuse. « Au lance-ment du projet, nous avons importé un tracteur Case IH Magnum 7220 provenant de notre exploitation, ra-conte l’agriculteur. Aujourd’hui, il compte 19 000 heures de travail au compteur et sert pour la logistique de la ferme et divers entretiens. »